Dans la rubrique « Comprendre la réforme de la #formationprofessionnelle« , nous avons abordé le sujet 🔥 du CPF dans un article précédent (L’Etat réforme en douce le CPF via la loi de finance – UTHélème (utheleme.com)
Je vais aborder cette semaine un sujet connexe et lié, celui de la certification professionnelle.
En effet, pour être éligible au financement par son CPF, la formation doit :
👉 Être délivrée par un organisme certifié Qualiopi (nous y reviendrons dans un prochain Post 😉)
👉 Être certifiante ou diplômante
Ou
👉 Être destinée aux créateurs et repreneurs d’entreprises
Mais qu’est-ce qu’une certification professionnelle et à quoi cela sert ?
Dans le principe, c’est pour reconnaitre les compétences professionnelles de son titulaire. Cela permet de justifier auprès d’un employeur ses aptitudes et capacités professionnelles pour l’exercice de telle ou telle activité.
✅ L’objectif est de faciliter les recrutements car le futur employeur peut se baser sur cette certification pour s’assurer des compétences du candidat.
Mais cela suppose que les employeurs connaissent les certifications en question. Est-ce seulement possible ?
Le Répertoire National des Certifications Professionnelles (https://www.francecompetences.fr/), comprend plus de 18 000 certifications Actives ou passées ! Impossible de les connaitre toutes !
Quel est l’intérêt alors de posséder une certification que personne de connait, dont on ignore le contenu ? C’est quand même peu fiable si l’on se base uniquement sur le niveau de formation et son titre. Et comment différencier les candidats possédant des certifications différentes mais très proches voire identiques sur ces deux critères ?
🔸 Bac + 5 – Expert en ingénierie informatique et digitale
🔸 Bac + 5 – Responsable en ingénierie des Systèmes d’information
Etc. (Ces titres sont bien sûr fictifs et toute ressemblance avec… (…) …serait purement fortuite😉)
Lequel de ces deux candidats possède les compétences dont j’ai besoin ??? 😱
Le risque que cela peut engendrer c’est que les recruteurs ne se basent plus sur la certification proprement dite mais le centre de formation (l’Ecole) qui l’a délivré. Et comme il y a beaucoup d’Ecoles, le risque est qu’ils se fient à celles qu’ils connaissent et donc celles qu’ils ont faites !
è Les Centraliens embaucheraient des Centraliens, les Arts et Métiers des Arts et Métiers et les HEC pareil !
Ah bon, c’est déjà le cas !! ? 😲 Pas pour les Enarques quand même !
L’intérêt d’une certification nationale est dans ce cas tout relatif car seule la renommée de l’Ecole est prise en compte que la formation soit reconnue ou pas par l’Etat.
Mais admettons que l’on regarde de plus près le contenu des certifications et par exemple celui d’une grande Ecole de Management (Anciennement Sup de Co) :
- Un seul titre (la plupart du temps) au niveau 7 (Bac +5)
- 10 à 20 parcours métiers différents (ESS, Audit financier, RH, Management, International, Digital, Big Data, Communication, Marketing, Evénementiel, etc…)
Avec des parcours de plus en plus individualisés entre les majeures, les mineures, les options, les parcours à l’étranger, les stages, chaque étudiant construit son portefeuille de compétences qui lui est propre mais qui est validé au final par le même certificat ou plus exactement dans ce cas par le même titre !
⌠Mes détracteurs me diront mais les individualités des parcours sont notées dans l’Europass® !
Certes !
💡 Alors pour ceux qui ne connaissent pas, Europass est un outil européen pour gérer votre apprentissage et votre carrière dont un « Supplément au diplôme ou certificat » qui accompagne le titre ou le certificat en précisant le parcours individualisé et les compétences acquises.
Mais même là , la rédaction des compétences n’est pas identique (puisqu’elle est libre) et la comparaison devient extrêmement compliquée !
Encore une fois, la présence d’une certification n’apporte donc pas beaucoup d’informations sur les compétences de son porteur !
Ces certifications ont quand même une utilité pour tous les métiers dits réglementés comme la coiffure, l’esthétisme, la boulangerie et accessoirement la médecine…
Nous verrons dans un prochain post comment l’Etat reprend un peu la main sur le système et essaye de lui redonner du sens avec plus ou moins de succès…
Et vous comment percevez-vous les Titres et certifications professionnelles ?
- Utiles pour le recrutement ?
- Obsolètes à partir de quelques années d’ancienneté ?
- Pertinentes pour se faire embaucher ?